Soutien à l’innovation via le Geneva Fund4tomorrow

Maren-Knief-Clerc

CONSTAT

L’Etat de Genève dispose d’un solide réseau d’organismes (Fongit, Genilem, OPI, FAE, Fondetec, Pulse, etc.) pour soutenir la création d’entreprises innovantes. Les structures de soutien se focalisent toutefois sur le conseil et le financement lors de la phase d’idéation et ont trop peu de moyens. Une fois sorties de cette phase, les entreprises initialement soutenues par les organismes cantonaux font face à un manque de possibilités et d’accessibilité de financement local. Les fonds nécessaires pour accompagner les phases d’amorçage et de croissance des sociétés sont souvent trouvés dans d’autre cantons ou à l’étranger. Genève perd ainsi une partie de la force d’innovation et l’opportunité de faire bénéficier la région de la croissance des jeunes entreprises innovantes.

Dans les premières étapes de création, les mécanismes de financement sont trop limités et trop éloignés des besoins réels des entrepreneur.e.s, en particulier :

  • les cautionnements de prêts fonctionnent uniquement sur la base d’une garantie personnelle (par exemple, une propriété immobilière de l’entrepreneur.e). Il revient donc à une personne privée actionnaire (pas forcément majoritaire) d’assumer seule le risque pour tous les actionnaires. Même pour une SA, les cautionnements sont limités à cette condition, ce qui génère un déséquilibre dans la répartition des risques entre actionnaires. De plus, ce mécanisme pénalise particulièrement les femmes, qui ont souvent encore moins de patrimoine pour fournir des garanties ;
  • les financements octroyés sont trop réduits et ne suffisent pas pour créer la société et protéger la propriété intellectuelle. Une fois ces sommes allouées, les organismes de soutien n’ont plus de possibilité de soutenir leurs start-ups dans leurs besoins de financement ;
  • les banques ne proposent pas de solutions non plus. Elles considèrent une société comme une start-up à partir de revenus (récurrent annuel) très élevés de CHF 1 million. Les instruments proposés par les banques comme « soutien à l’innovation » sont en pratique irréalistes et inaccessibles aux entreprises en démarrage ;
  • aucune solution de financement n’existe à ce jour pour la protection de la propriété intellectuelle. Pourtant, c’est la base de la création de valeur d’une innovation. Les frais de dépôt et honoraires doivent être payés immédiatement et sans délai ou mensualités possibles, Cette lacune empêche les start-ups de protéger leurs données stratégiques qui sont pourtant la base de leurs développements ;
  • au niveau des fonds de croissance, aucune plateforme centrale de recherche d’investisseurs n’existe.

MESURE

La création d’un fonds d’investissement cantonal de CHF 100 mios, géré et soutenu par la Banque Cantonale de Genève (BCGE) permettrait aux start-ups genevoises de trouver du financement localement et offrirait aux investisseurs l’opportunité d’investir localement. L’accès à la candidature serait ouvert aux projets à toute phase de sa création et ne serait pas limité à un minimum de chiffre d’affaires annuel.

Pour garantir un placement égal des fonds et pour inciter davantage de femmes entrepreneures à se lancer à Genève, le Geneva Fund4tomorrow appliquera une répartition arithmétique des fonds disponibles. Aucun genre ne sera surreprésenté en montant d’investissement reçu.

La BCGE (dont l’actionnaire majoritaire est l’Etat de Genève) prend ses responsabilités statuaires de soutenir le développement économique dans le canton, et s’engage à un équilibre des investissements placés dans le Geneva Fund4Tomorrow :
pour CHF 1.- investi, la BCGE placera CHF 1.2 dans le fonds.

ARGUMENT 1 – Quoi ?

Le Geneva Fund4tomorrow est destiné aux innovations locales et renforcera ainsi la position actuelle des organismes existantes en rendant leurs portefeuilles d’entreprises automatiquement éligibles à une candidature de financement. L’éligibilité serait exprimée avec un label « Innovation genevoise ».

ARGUMENT 2 – Pourquoi ?

Le quota d’égalité de genre imposé au fonds garantira au Canton de se positionner en tête l’attractivité pour les innovateurs de tout genre et de débloquer tout le potentiel d’innovation.

ARGUMENT 3 – Comment ?

Les sociétés et investisseurs genevois sont invités à investir dans le tissu économique local et à prendre activement part à l’innovation et à la transformation écologiques du canton. Le fonds acceptera en priorité les investissements locaux. Le Geneva Fund4tomorrow privilégiera les innovations répondant aux objectifs de développement durable des Nations Unies et s’engagera à valoriser les critères de durabilité dans la sélection des start-ups.