Diminution du trafic privé et promotion tarifaire des TPG

Jacques-Jeannerat
Giuseppa-Bozzi

CONSTAT

Le problème de la surcharge de trafic dans les villages en bordure de frontière et dans l’hypercentre est endémique ; il atteint aujourd’hui des proportions qui rendent la situation invivable pour de très nombreux habitant.e.s comme pour un grand nombre de professionnel.le.s qui doivent utiliser un véhicule d’entreprise pour déplacer le matériel nécessaire à leur activité.

Cette surcharge chronique de trafic se concentre en quelques lieux et quelques heures, avec pour caractéristique de voir se déplacer en colonne de très nombreux automobilistes individuels, seuls au volant de leur voiture et provenant souvent des régions frontalières françaises qui font pourtant l’objet d’une attention accrue depuis l’inauguration du Léman Express.

Les transports publics genevois (TPG), de leur côté, offrent un réseau vaste et performant mais encore trop peu considéré comme une alternative au trafic individuel en milieu urbain, notamment en raison des prix élevés pratiqué. Le nombre d’abonné.e.s et donc d’usager.ère.s régulier devrait ainsi augmenter substantiellement pour changer les habitudes de mobilité. De nombreuses initiatives cantonales ont vu le jour pour demander la gratuité des transports publics, malheureusement, elles ont toutes été invalidées en raison de leur incompatibilité avec la Constitution fédérale qui exige une participation des usagers-ères aux coûts des transports (art.81al.2). Pour rendre les transports publics plus attractifs, il est dès lors nécessaires d’en diminuer le prix.

MESURE

Les routes du centre-ville d’une part et de transit des villages aux frontières du canton d’autres part sont interdites à la circulation de véhicules automobiles comprenant moins de deux individus adultes, de 07:00 à 09:00 et de 16:00 à 19:00, hors véhicules professionnels dûment enregistrés ou certaines catégories définies par voie de règlement, sous peine d’amende.  La diminution des tarifs d’abonnements TPG représenteraient une perte de quelques millions de francs sur les 120 millions de produit annuel direct des transports, en bonne partie compensée par l’augmentation du nombre d’abonnements vendus aux nouveaux tarifs.

ARGUMENT 1 – Quoi ?

Au moment où Genève se voit octroyer par la Confédération le droit de participer à un programme pilote en matière de péage urbain, il apparaîtrait moins coûteux et socialement plus équitable d’appliquer un régime consistant simplement à identifier le nombre de personnes transportées dans une voiture. En parallèle, l’abonnement TPG annuel serait ramené à CHF 365,- pour les adultes, soit 1 franc par jour, et 100.- pour les jeunes jusqu’à 25 ans, les bénéficiaires de l’assurance-chômage, de l’assurance-invalidité et les seniors dès 65 ans.

ARGUMENT 2 – Pourquoi ?

Diminuer le trafic (et donc la pollution) par deux en facilitant l’accès au centre à celles et ceux qui en ont vraiment besoin apparaît comme la meilleure solution pour changer rapidement d’approche en matière de mobilités, surtout si c’est accompagné d’un renforcement de l’accessibilité financière aux prestations de transport public.

ARGUMENT 3 – Comment ?

En débutant par une phase pilote de douze mois sans amendes, le dispositif de contrôle opéré par les polices (cantonale et municipales) pourrait être mis en place dès 2024, avec une brigade dédiée par la Police routière. Le délai de douze mois doit permettre à chaque personne ou entreprise de planifier des modalités permettant de s’adapter à ces règles (covoiturage, plans de mobilité entreprise, adaptation d’horaires de travail, etc.).