Formation des jeunes et des adultes en formation continue dans le numérique

Evan-Schleret

CONSTAT

Selon une enquête parue récemment, ce ne sont pas moins de 40’000 postes dans les technologies de l’information qui seront vacants en Suisse en 2030. Aujourd’hui déjà, de nombreuses PME actives dans ce domaine recrutent à l’étranger, principalement en France, pour pourvoir à leurs besoins. Récemment, c’est la Poste suisse qui a annoncé recruter des informaticiens au Portugal.

En parallèle, la formation aux outils numériques patine à Genève, avec des crédits pour du matériel informatique et de la formation d’enseignants qui sont bloqués au Grand Conseil.

Des avancées récentes ont toutefois été notées, à l’image de la création d’un nouveau Brevet fédéral de spécialiste en cybersécurité et de différentes initiatives dans le métier de médiamaticien qui regroupe trois métiers en un, à savoir : employé de commerce, concepteur multimédia ainsi qu’informaticien.

MESURE

Créer une formation généraliste aux outils numériques, par laquelle passent obligatoirement tous les élèves du secondaire I (cycle d’orientation) et sur laquelle la HES développe, en partenariat avec la Fondation pour la formation professionnelle et continue (FFPC) pour son financement, des filières spécifiques pour le secondaire II et pour les adultes en formation en emploi.

ARGUMENT 1 – Quoi ?

La Suisse aura besoin de 120’000 informaticiens supplémentaires d’ici 8 ans (2030) et ne pourra en fournir, dans le meilleur des cas, que 80’000. Or la demande en compétences numériques va s’étendre à tous les domaines d’activité économique. Un accent particulier sur la formation professionnelle est donc indispensable dès aujourd’hui.

ARGUMENT 2 – Pourquoi ?

Les risques systémiques liées à la cybersécurité montent chaque année en puissance. Les failles dépendent avant tout des comportements humains et de l’appréhension correcte des outils numériques. L’absence de prise de conscience et de compétences dans ce domaine représentent un enjeu collectif majeur, mais aussi un enjeu individuel sur le marché du travail.

ARGUMENT 3 – Comment ?

Un partenariat public-privé sera nécessaire pour absorber le volume des personnes à former, sur un modèle qui pourrait s’inspirer de l’École 42 créée à Paris et installée à Lausanne, qui est un établissement supérieur d’autoformation, dont l’objectif est de former des développeurs. Le contenu pédagogique doit être ancré dans les réalités actuelles du monde numérique et s’adapter aux évolutions permanentes de cette matière.

CHIFFRES-CLÉS

D’ici à 2030, il ne manquera pas moins de 38’700 spécialistes en technologie de l’information en Suisse. Malgré la formation prévue de 37’800 spécialistes* et en dépit d’une immigration attendue de 43’600 personnes actives dans le secteur.

*Source : L’Institut d’études économiques de Bâle (IWSB)