CONSTAT

La recherche académique, à travers les universités et les HES, est essentielle dans un pays qui compte sur sa « matière grise » pour assurer sa prospérité. Or la recherche a longtemps été la parent pauvre des budgets publics, comme en témoigne encore la récente décision du Conseil fédéral de couper linéairement dans le domaine de la science et de l’innovation pour diminuer le budget 2023 de la Confédération.

En parallèle, l’absence d’accord cadre et la rupture unilatérale des négociations avec l’Union européenne, en mai 2021, a scellé la fin de la participation de la Suisse au programme Horizon Europe qui assurait jusque-là un accès complet aux programmes de recherche européens pour les scientifiques suisses, mais aussi et surtout à leur financement. Cette situation est unanimement perçue comme un déclassement pour la place universitaire suisse et surtout pour les étudiant.e.s.

Dans ce contexte, Genève qui est un pôle académique important en Suisse et en Europe, avec une Université très bien classée dans les ratings internationaux, avec un Institut reconnu sur le plan mondial et avec une HES en plein développement, doit aimanter ses forces pour ne pas les disperser et pour compenser les difficultés résultants des deux paramètres précités (baisse des budgets et absence de participation aux programmes européens Horizon et Erasmus, ce qui a pénalisé les étudiant.e.s et les chercheurs).

Le domaine de la physique quantique et de ses applications pratiques apparaît comme central dans les développements scientifiques à venir, basé sur un historique récent mais solide, avec le Prof. Nicolas Gisin, la société – spinoff de l’Université – IDQuantique, et bien d’autres exemples en lien avec le CERN. Or un effort particulier a été convenu avec la Confédération en décembre 2022 pour faire de Genève l’épicentre de la recherche et de l’innovation dans ce domaine.

MESURE

Le Canton, en partenariat avec des investisseurs privés de la place, détenteurs de capitaux et/ou de terrains, sous la direction de l’Université de Genève et de sa Faculté des Sciences, créent à Sécheron un nouveau pôle dédié exclusivement aux développements quantiques, couplé avec le renforcement de la capacité d’accueil des étudiant.e.s locaux comme internationaux. Ce projet prend la forme d’un campus international de la science et de l’innovation (CISI).

ARGUMENT 1 – Quoi ?

Ce nouveau pôle agira comme un organe interdisciplinaire susceptible de favoriser le transfert de connaissance de la recherche fondamentale à la recherche appliquée et d’accueillir des startup en phase de démarrage, mais aussi des jeunes chercheurs et chercheuses dans le numérique.

ARGUMENT 2 – Pourquoi ?

Les domaines d’application du quantique influence profondément notre vie quotidienne, ils ont permis le développement des technologies modernes qui ont fait, par exemple, avancer le domaine de la santé, avec l’IRM, le laser, etc. Cette recherche quantique requiert un lieu physique en un site pour rendre visible cet effort. Le but étant de permettre à l’économie genevoise, forte de plus de 300’000 place s de travail, de faire preuve d’agilité dans la course à l’innovation qui se joue au niveau mondial.

ARGUMENT 3 – Comment ?

Le canton investira 100 millions de francs par année sur cinq ans (budgets d’investissement et de fonctionnement), à part égale avec la Confédération (engagement annoncé de 380 millions de francs au total, en décembre 2022), pour constituer ce pôle.