Soutien cantonal au sport

Laurent-Seydoux

CONSTAT

Le sport participe au bien-être physique et psychique de la population. En plus des bénéfices sociaux évidents, le sport a un impact important, notamment au niveau de la prévention des maladies, sur la santé, sur ses coûts et il favorise le maintien de l’autonomie des personnes âgées. Il joue également un rôle positif sur les questions du handicap, de l’intégration, de l’inclusion et de l’éducation.

Genève n’a toujours pas mis en œuvre l’obligation fédérale d’une troisième heure de sport hebdomadaire dans ses cursus scolaires. Les communes sont par ailleurs les principales responsables à soutenir le sport populaire, ce qu’elles font de manière disparate, faute de vision globale.

Quant aux financements cantonaux, en dehors de ceux consacrés au sport scolaire, ils proviennent entièrement des bénéfices de la Loterie Romande (environ 5,5 millions). En effet, le canton de Genève consacre très peu d’argent public au sport populaire, ce qui l’empêche de déployer une politique cantonale en la matière. Le canton de Vaud, de son côté, envisage de donner 100 millions (1% du budget) au sport.

MESURE

Constituer une fondation Canton-communes, dotée de quelque 40 millions par an et destinée à verser des subventions aux associations sportives, notamment pour permettre d’améliorer l’encadrement et l’offre en matière sportive en gardant des coûts accessibles pour tous les pratiquant.e.s. Pour les investissements, les communes restent seules responsables, hormis le Stade de Genève, la patinoire Trèfle Blanc et le Pôle football.

ARGUMENT 1 – Quoi ?

Géré́ et encadré bénévolement à Genève par plus de 25’000 membres de comités, femmes et hommes entraîneurs, arbitres et organisateurs d’événements, le sport est une activité sociale essentielle à la santé physique et psychique. Ce projet vise à donner au sport la place qui lui revient dans les politiques publiques.

ARGUMENT 2 – Pourquoi ?

Le bénévolat a tendance à s’essouffler sous la pression d’exigences de plus en plus grandes des collectivités publiques, mais aussi des attentes des pratiquant.e.s. De plus, le marché de l’emploi et ses exigences permet de moins en moins un engagement important dans des activités bénévoles. A l’inverse, des bénévoles sans activité professionnelle peuvent consacrer plus de temps, mais se retrouvent précarisés en raison de leur situation socio-économique. Mettre des moyens plus importants dans le sport permettrait notamment de valoriser une partie de ce travail déjà réalisé et offrirait des emplois locaux pérennes grâce à l’insertion et la formation induites par ses activités sportives.

ARGUMENT 3 – Comment ?

Le Canton et les communes constituent une fondation publique de promotion du sport populaire. Celle-ci est financée par des contributions équivalant à 0.7 centime d’impôt communal et 0.2 centime d’impôt cantonal (env. 40 millions). La gestion serait confiée à un Conseil représentant les communes, le Canton, et les milieux du sport, de la santé, de l’intégration et de l’insertion. Entre cette fondation (0.9 centime d’impôt) et le Fonds d’aide au sport (5-6 millions), Genève consacrerait un budget équivalent à 1 centime d’impôt au sport. Le total de la contribution serait disponible en 4 ans (25% la 1ère année et 25% de plus les années suivantes).